
O jogo bonito – comment Ronaldinho nous a appris à aimer le football
Peu de footballeurs ont su envoûter un match comme le faisait le magicien brésilien. Avec lui, la joie du jeu se mariait à une technique prodigieuse; il incarnait, comme personne, un football libre, créatif, imprévisible. Dimanche dernier, j’ai réalisé l’un de mes rêves: j’ai vu, à seulement quelques mètres de moi, l’idole de plusieurs générations fouler la pelouse. Plus de dix ans après son dernier match professionnel, la magie demeure intacte: le toucher de balle, la samba dans ses mouvements, le charme de ses dribles dansants.
Le monde s’arrête
À une minute du coup d’envoi, Ronaldinho descend enfin de voiture devant la Swissporarena de Lucerne. Accompagné de légendes comme Rivaldo, Rafinha et Maicon, il s’apprête à affronter d’anciennes gloires du football suisse, parmi lesquelles Dzemaili, Johann Vogel et Hakan Yakin. Son arrivée provoque un véritable chaos sur la route et repousse le début du match d’une vingtaine de minutes. Dans les tribunes, juste avant le coup d’envoi, un murmure circule: «Où est-il?», «Tu l’as vu?» On attend fébrilement celui qui, autrefois, a élevé le football au rang d’art.
Alors que tous les autres joueurs sont déjà alignés sur la pelouse, Ronaldinho se fait toujours attendre. Et puis, enfin, Dinho surgit des couloirs du stade – il est là! Le temps se suspend. Les applaudissements éclatent, les téléphones se lèvent, et les «Ronaldinho» fusent des tribunes. Il salue dans toutes les directions, forme un cœur avec ses mains, s’incline en souriant. Et à cet instant, on comprend soudain que l’homme qui a marqué toute une génération de fans de football est bien là, juste devant nous.
Samba à Lucerne
À chaque contact avec le ballon, à chaque passe, même après une faute, Ronaldinho affiche ce large sourire contagieux. Ses petits lobs surgissent avec une aisance déconcertante, parfois à l’aveugle, mais toujours impeccablement dosés. Ses mouvements ont ralenti, certes, mais sur la pelouse de la Swissporarena, sa légèreté, son élégance et sa joie intacte de jouer demeurent.
C’est peut-être là que se niche le cœur de sa magie. En le regardant aujourd’hui, on mesure à quel point ce sourire-là s’est raréfié dans le football moderne. Au milieu des systèmes, du pressing et des schémas tactiques, il apparaît presque comme une relique, une relique qui rappelle pourquoi on est tombés amoureux de ce sport. Et lorsqu’il dégaine soudain son célèbre elastico – cette feinte fulgurante où le ballon file vers l’extérieur avant de revenir aussitôt vers l’intérieur –, on retrouve ce style inimitable que des générations d’enfants ont tenté de copier sur les terrains de leur quartier, tout comme son geste de la main si caractéristique ou ses pas de danse après un but.
L’homme qui danse sur le terrain
Ronaldinho est une icône du football que tout le monde connaît, et qui continue, aujourd’hui encore, d’émerveiller petits et grands. Celles et ceux qui ne l’ont jamais vu jouer – ni au stade ni à la télévision – le découvrent désormais à travers des récits ou des vidéos YouTube où il traverse le terrain en dansant, le ballon rivé au pied. Si Ronaldinho nous touche toujours autant, c’est sans doute parce que le football moderne a perdu une part de ce qu’il incarnait: la joie, l’insouciance, l’improvisation – le jogo bonito. Il donnait vie à cette idée du «beau jeu». Avec un style vraiment unique, il transformait chaque contact avec le ballon en chorégraphie, chaque passe en récit. Ses pieds vibraient de musique, de rythme et d’une simplicité géniale.
Rares sont les joueurs capables de mêler à ce point plaisir du jeu et virtuosité, même aujourd’hui. Johan Vonlanthen en a fait l’expérience dimanche: l’ancien international suisse, désormais entraîneur adjoint du FC Zurich, s’est retrouvé face à Ronaldinho, qui lui a glissé un petit pont d’une insolente élégance. Sans même lever les yeux, il savait parfaitement que quelqu’un arrivait dans son dos. Vonlanthen s’est touché la tête, incrédule, tandis que des applaudissements nourris parcouraient les tribunes. Certes, la condition physique s’est émoussée, comme on le constate chez les autres légendes. Mais la finesse et l’instinct, eux, semblent toujours au rendez-vous.
La carrière de Ronaldinho et son passage en Suisse
Ronaldinho, dont le surnom signifie «petit Ronaldo», a grandi à Porto Alegre, au Brésil, sous le nom de Ronaldo de Assis Moreira. Son enfance fut marquée par la pauvreté, mais le football lui a ouvert les portes d’un autre monde. Son frère aîné, Roberto – qui évoluait lui aussi dimanche à la Swissporarena, à Lucerne – fut le premier à signer un contrat professionnel avec Grêmio Porto Alegre. Le club y découvre rapidement le talent du jeune Ronaldinho et l’intègre à son centre de formation.
En 1992, Roberto rejoint le FC Sion. Ronaldinho le suit et passe une année en Valais au sein de l’équipe junior avant de retourner au Brésil, où il décrochera à son tour son premier contrat professionnel avec Grêmio. Son talent éclate aux yeux du monde entier, d’abord au Paris Saint-Germain, puis au FC Barcelone en 2003. En Catalogne, il atteint le sommet de sa carrière: deux titres de champion, deux Supercoupes d’Espagne et, en 2006, une Champions League. En 2005, il est consacré meilleur footballeur du monde et remporte le Ballon d’Or.
Sa trajectoire avec la Seleção est tout aussi remarquable, couronnée par la victoire en Coupe du monde 2002 aux côtés de Ronaldo, Roberto Carlos et Rivaldo, une génération dorée qui a marqué l’histoire du football.
Lorsque Ronaldinho jouait, le monde souriait
Ses statistiques parlaient déjà fort, mais ce ne sont pas les chiffres qui ont marqué les mémoires. Ce sont les émotions, les dribles, la passion et ce sourire inaltérable. Sur le terrain, il diffusait une magie faite d’élégance et de légèreté. Ronaldinho a redéfini le football: non seulement comme un sport de compétition, mais comme une forme de création, un art à part entière. Il ne courait pas, il glissait sur la pelouse. Il fut l’égérie de Nike, bien avant Cristiano ou Neymar. Tout le monde rêvait de ses mythiques Tiempo, des chaussures devenues intemporelles. Ses publicités pour Pepsi ont, elles aussi, rejoint les classiques, débordantes de pure nostalgie. Grâce à cette aura unique et magique, certains le considèrent encore comme le meilleur joueur de l’histoire – et il fait, sans l’ombre d’un doute, partie de la crème absolue de ce sport.
À Lucerne aussi, il affichait ce sourire légendaire à chaque toucher de balle, à chaque passe, même après chaque faute. Sa passion du football ne l’a jamais quitté. Et le plaisir, pour nous les fans, de le regarder, non plus. Ronaldinho nous a appris que le football, c’est avant tout de la joie et qu’un sourire peut parfois peser plus lourd qu’un trophée. On le ressent aujourd’hui encore, même à Lucerne par un froid dimanche d’automne.
Obrigado, Ronaldinho.
Source image de couverture: DALL·E via ChatGPT (généré par IA)
Marketing Manager Editorial Content
Le premier mot que j’ai prononcé était «ballon». Aujourd’hui encore, presque tout dans ma vie tourne autour du football. D’ailleurs, quand je ne me trouve pas moi-même sur le terrain, j’évoque les dernières infos concernant les championnats suisses et étrangers et je partage mes réflexions sur la Brack Super League. Mais ma passion pour l’écriture va au-delà de ça... Qu’il s’agisse de sport, de société ou de culture, j’écris, parce que selon moi, la langue est plus qu’un simple moyen d’arriver à ses fins. Elle est aussi un outil, un loisir et un refuge.
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