
La Suisse et l’Eurovision: une histoire en demi-teinte
Le 17 mai 2025, Bâle accueillera la 69e édition du Concours Eurovision de la chanson. La Suisse aussi a laissé son empreinte dans cette saga européenne haute en couleur. Une relation en demi-teinte, faite d’élans enthousiastes et de déconvenues amères.
En bref
- Un retour sur 69 ans de Concours Eurovision de la chanson, à travers le prisme suisse.
- La Suisse a trois victoires au compteur et fut également le premier pays hôte.
- Mais l’histoire compte aussi son lot de désillusions, dont certaines continuent de résonner aujourd’hui.
Les heures de gloire
Lys Assia, pionnière d’un mythe
À l’époque où l’on parlait encore du «Grand Prix Eurovision de la Chanson Européenne», c’est un petit pays neutre, niché au cœur du vieux continent, qui fut le théâtre de la première édition d’un concours appelé à devenir légendaire. La Suisse, et plus précisément la ville de Lugano, au Tessin, en fut l’hôte inaugural. Et ce n’était pas là son seul privilège. La toute première lauréate? Elle aussi était suisse. Lys Assia remporta la compétition en interprétant «Refrain», face à une concurrence encore embryonnaire – six pays en lice, chacun avec deux titres. Et le score final? Il demeure inconnu: les résultats détaillés n’ont jamais été publiés. Mais une chose est certaine: sa prestation au charme suranné continue de séduire les amateurs de nostalgie.
Céline Dion: une voix canadienne pour la Suisse?
Tout à fait. En 1988, la puissante voix venue du Canada a pourtant défendu les couleurs de… la Suisse. À l’Eurovision, il n’est pas nécessaire d’être originaire du pays que l’on représente, une pratique relativement courante dans l’histoire du concours. En 1972, par exemple, la chanteuse grecque Vicky Leandros portait les couleurs du Luxembourg.
Les compositeurs suisses Atila Şereftuğ et Nella Martinetti étaient alors à la recherche d’une interprète pour leur chanson «Ne partez pas sans moi». Ils découvrent Céline Dion, jeune artiste canadienne encore inconnue en Europe. Difficile d’imaginer aujourd’hui à quel point sa prestation, sobre et maîtrisée, tranchait avec les mises en scène spectaculaires qui dominent désormais le concours:
Et pourtant, c’est cette interprétation qui permet à la Suisse de remporter, à Dublin, son deuxième trophée, 32 ans après sa première victoire. Le triomphe est serré: un seul point d’avance sur le Royaume-Uni, soit le plus petit écart jamais enregistré – hormis l’exceptionnelle égalité à quatre de 1969 entre l’Espagne, les Pays-Bas, la France et le Royaume-Uni.
Nemo: la révolution en rose
Il aura fallu plus de trente ans pour que la Suisse retrouve le chemin de la victoire à l’Eurovision. Avec «The Code», Nemo a su déverrouiller les cœurs et les votes. Vêtu de rose, porté par une voix charismatique et un cocktail de rap, pop, drum’n’bass et opéra, l’artiste a su séduire aussi bien le jury que le public, invité à voter par le biais d’appels téléphoniques ou de SMS.
Mais le triomphe de Nemo ne repose pas uniquement sur sa prestation. Il tient aussi à l’authenticité d’un artiste qui affirme pleinement son identité non binaire. À travers les paroles de «The Code», Nemo raconte son cheminement vers la connaissance de soi et l’émancipation face aux normes de genre. En devenant la première personne ouvertement non binaire à remporter le Concours Eurovision de la chanson, il adresse un message puissant – à la communauté LGBTQIA+ comme au monde entier.
Les coups durs
Gunvor: la Suisse – zéro point
Le verdict fut sans appel pour la Suisse – et sans doute tout aussi amer pour l’artiste Gunvor Guggisberg – lors du Concours Eurovision de la chanson 1998, à Birmingham. Score final: zéro point. Pas un. La sentence est lourde: 25e et dernière place. Mais la performance méritait-elle vraiment un tel désaveu? À chacun de se faire son opinion:
Sur scène, une chanson aux accents de variété sentimentale, qui n’aurait pas dépareillé dans un guide de survie amoureuse. Gunvor, oscillant doucement d’avant en arrière, entourée de choristes-danseurs appliqués, tandis qu’un violoniste virtuose tente de redonner un souffle à l’ensemble. Et pour parfaire le tableau: l’année suivante, la Suisse ne fut même pas conviée à revenir en lice.
DJ BoBo: des vampires en manque de mordant
La Suisse n’a jamais été en reste lorsqu’il s’agit de produire des artistes de renommée internationale. DJ BoBo, alias René Baumann, en est un exemple emblématique: des stades remplis et une carrière qui ne passe pas inaperçue. Autant dire que les attentes étaient grandes lorsqu’il a été choisi pour représenter la Suisse à l’Eurovision 2007. Mais la suite fut moins éclatante…
Avec une 20e place sur 28 en demi-finale, BoBo et sa troupe ont été contraints de rentrer chez eux prématurément. Une chorégraphie façon flashmob de zombies vraisemblablement influencée par la saga Twilight –, des effets de fumée, et une dose généreuse d’eurodance n’ont pas suffi à séduire le jury. Une mise en scène ambitieuse, certes, mais qui manquait à mon sens d’énergie véritable et, surtout, de mordant.
2004 –2018: demi-finales et désillusions
Entre 2004 et 2018, dix artistes suisses, dont DJ BoBo, ont vu leur aventure s’arrêter en demi-finale de l’Eurovision. L’élimination de «Piero Esteriore & MusicStars» en 2004 reste tristement mémorable: leur prestation n’a récolté aucun point, un revers cinglant dès cette première étape de la compétition.
Si les performances vocales et scéniques laissaient parfois à désirer (à moins d’un avis contraire? 😉), même des artistes reconnus, du moins en Suisse, comme les Lovebugs ou Michael von der Heide, n’ont pas su franchir ce cap décisif.
Conclusion: une relation mouvementée, mais pleine de promesses
Comme toute histoire d’amour, celle qui lie la Suisse au Concours Eurovision de la chanson a connu son lot de hauts et de bas. La victoire de Nemo pourrait bien marquer le début d’un renouveau durable. Et qui sait? Peut-être verra-t-on bientôt Zoë Më brandir à son tour le micro de cristal sur la scène bâloise. Quoi qu’il advienne, une nouvelle page s’écrira dans la longue histoire helvétique à l’Eurovision.
Et toi, quels souvenirs gardes-tu de l’Eurovision? Dis-le-nous en commentaire 😊.
Prêt·e pour la soirée de l’Eurovision
Content Marketing Manager
Dès mon plus jeune âge, j'ai reçu mon premier ordinateur. Peu de temps après, j'ai été en contact avec les premiers composants de PC et je les ai installés pour améliorer les performances. J'ai été aidé en cela par ma passion pour le jeu et la technique, qui est restée intacte jusqu'à aujourd'hui. Je m'informe régulièrement sur les dernières tendances dans le monde de l'informatique, que ce soit pour les affaires, le bureau à domicile ou le multimédia. Les derniers appareils mobiles et tous leurs gadgets en font également partie. Traduit avec DeepL.com (version gratuite)
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