L’avenir, c’est maintenant. Quand la science-fiction devient réalité.

Les inventions ont toujours éveillé notre imagination. Chaque génération imagine à quoi pourrait ressembler le monde de demain. Au XIX^e siècle, des illustrateurs et illustratrices ont esquissé leurs visions de l’avenir: des livres non pas à lire mais à écouter, des robots ménagers ou des véhicules volants. À l’époque, beaucoup de choses semblaient utopiques. Pourtant, quelques-unes d’entre elles sont devenues réalité.

Depuis plus d’un siècle, les auteur·e·s de science-fiction élaborent des scénarios pour l’avenir. Il n’est pas rare que l’idée amusante de départ devienne en fait une source d’inspiration: de nombreuses technologies que nous trouvons aujourd’hui normales ont été autrefois imaginées à travers des histoires, des films ou des séries. La science-fiction n’est donc pas une simple production de l’imagination, mais souvent aussi une vision de ce que sera notre avenir technologique.

Intelligence artificielle: aide au quotidien ou menace?

Tout le monde en parle: l’intelligence artificielle est là. Elle nous aide à traduire, analyse les radiographies ou nous suggère des séries, des chansons ou des recettes. L’IA fait partie de notre quotidien.

Pourtant, bien avant de conquérir nos smartphones, l’IA a embrasé l’imagination des auteur·e·s de science-fiction qui la présentaient tantôt comme quelque chose de fascinant, tantôt comme quelque chose d’anxiogène. Citons par exemple «Jarvis», le charmant assistant numérique de Tony Stark dans «Iron Man», ou «Skynet», l’IA belliqueuse dans «Terminator», qui devient une menace pour l’humanité. Dans «Blade Runner», le réalisateur Ridley Scott brouille les frontières entre l’homme et la machine avec ses «réplicant·e·s» et soulève une question encore d’actualité aujourd’hui: qu’est-ce qui fait de nous des humains?

Le légendaire monologue final du réplicant Roy Batty résume à merveille cette situation. Une scène qui donne la chair de poule.

Appels vidéo: regard vers le futur... et dans le salon

Depuis la pandémie du coronavirus de 2020, les appels vidéo n’étonnent vraiment plus personne. Que ce soit en télétravail, pour des cours en ligne ou des réunions virtuelles entre amis, nous utilisons maintenant Facetime, Zoom ou d’autres programmes. Nous nous regardons les yeux dans les yeux, même si des milliers de kilomètres nous séparent! Les appels vidéo créent une proximité, malgré la distance physique.

Rien d’étonnant alors que la science-fiction en ait rêvé déjà très tôt. «Metropolis», un film de 1927, est sans doute la référence cinématographique la plus ancienne en la matière, où l’on aperçoit un vidéophone analogique accroché au mur. Dans «Star Trek», la communication se fait régulièrement par écrans interposés et même dans «Retour vers le futur II», Marty McFly téléphone tout naturellement à son patron par vidéo. Et aujourd’hui? Cette scène te rappelle-t-elle étrangement une prochaine réunion d’équipe?

Tablettes: l’iPad existait en 1968

Parfois, la réalité rattrape la fiction, comme dans le cas incroyable de la tablette électronique.

Dans le film de Stanley Kubrick «2001, l’Odyssée de l’espace» de 1968, deux astronautes regardent le journal télévisé sur des tablettes. Ce gadget visionnaire ressemble étrangement à nos tablettes modernes. Des décennies plus tard, quand Apple s’est mis à reprocher à Samsung de copier l’iPad, Samsung a rétorqué en désignant cette scène de film, rapidement présentée comme une pièce à conviction. Même si le tribunal n’a pas retenu cet argument, l’exemple montre bien que certaines idées imaginaires n’ont en fait que quelques décennies d’avance sur la réalité.

Casque sans fil: la puce à l’oreille

Dès 1953, bien avant l’apparition du Bluetooth, Ray Bradbury décrivait dans son roman dystopique «Fahrenheit 451» un appareil qui nous est aujourd’hui très familier. On peut y lire:

«Et dans ses oreilles les petits Coquillages, les radio-dés bien enfoncés, et un océan électronique de bruit, de musique et de paroles et de musique et de paroles, battant sans cesse le rivage de son esprit toujours éveillé.»

Ça te dit quelque chose? Mais oui! On dirait la description étonnamment précise de nos oreillettes in-ear modernes. Aujourd’hui, elles sont partout: on les utilise dans les transports en commun, pour faire du sport, pour travailler et même pour nous aider à nous endormir.

Traduction en temps réel: le poisson Babel vous salue!

Un petit poisson jaune du nom de Babel se glisse dans le creux de l’oreille et permet de comprendre instantanément toutes les langues de l’univers, telle est l’invention charmante (et pas des moins excentriques) de Douglas Adams dans son roman de science-fiction «Le Guide du voyageur galactique».

Aujourd’hui, la réalité rattrape presque la fiction: nous avons des écouteurs intelligents qui traduisent en temps réel ce que dit notre interlocuteur, et ce, dans des dizaines de langues. Nous avons déjà testé ce qu’un tel appareil peut faire: voir le produit.

Ce qui semblait autrefois relever du fantasme est donc aujourd’hui possible. Et c’est très pratique en voyage ou pour discuter avec des amis ou des collègues internationaux. Il ne reste plus qu’à espérer que tout ce que Douglas Adams avait imaginé ne se concrétise pas. En effet, dans «Le Guide du voyageur galactique», le poisson Babel a quelques conflits sanglants sur la conscience.

Biométrie: notre corps est la clé

Nous déverrouillons nos smartphones grâce à la reconnaissance faciale et confirmons nos paiements avec une empreinte digitale: les technologies biométriques font désormais partie intégrante de notre vie quotidienne. Notre corps est devenu un mot de passe.

En science-fiction, le corps joue également un rôle clé: dans «Minority Report», les scanners rétiniens et la reconnaissance faciale assurent une surveillance futuriste et la personnalisation de la publicité. Dans «Le cinquième élément», un scan de la paume de la main ouvre des portes et dans «Retour vers le futur II», on paye nonchalamment avec l’empreinte du pouce.

Conclusion: la science-fiction a toujours un temps d’avance

La science-fiction a toujours rêvé d’un monde meilleur, aux technologies avancées, tout en mettant en garde contre les conséquences. Elle est souvent le miroir de nos aspirations, mais aussi de nos peurs les plus profondes. Bien entendu, toutes les visions d’avenir ne sont pas pertinentes et certaines prédictions nous semblent curieuses aujourd’hui. Mais on est souvent surpris de ce que l’auteur ou l’auteure a réussi à imaginer. À croire qu’il ou elle a fait un voyage dans le temps! Qui aurait cru que nous parlerions un jour à des assistant·e·s numériques, que nous confirmerions des paiements avec nos empreintes digitales ou que nos écouteurs feraient de la traduction simultanée?

C’est vrai, notre ciel n’est pas encore constellé de voitures volantes. Nous n’avons pas de véhicules semblables à celui de «Retour vers le futur». Cependant, des prototypes de voitures volantes existent déjà. Donnons-leur encore quelques années. Qui sait ce que l’avenir nous réserve?

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