Bebeto berce son bébé

Lors du quart de finale Brésil – Pays-Bas de la Coupe du monde 1994, aux États-Unis, l’attaquant brésilien Bebeto inscrit le but du 2-0 et se précipite vers la touche dans un élan jubilatoire. Il mime alors le geste de bercer un bébé, un hommage à son fils, né deux jours plus tôt. Ses coéquipiers Romario et Mazinho le rejoignent spontanément, créant l’une des célébrations les plus emblématiques – et les plus souvent imitées – de l’histoire du football.

Balotelli, alias Hulk

Demi-finale de l’Euro 2012: l’Italie affronte l’Allemagne et Mario Balotelli inscrit un doublé retentissant. Après son deuxième but, il retire son maillot et se dresse, immobile, muscles saillants: une image saisissante qui évoque immanquablement l’incroyable Hulk. Bien plus qu’une célébration spectaculaire, ce geste est une réponse aux insultes racistes subies par le joueur, ainsi qu’à une caricature de la presse italienne le représentant en King Kong.

Le geste de l’aigle bicéphale

En phase de groupes de la Coupe du monde 2018, la Suisse affronte la Serbie. Après l’égalisation signée Granit Xhaka, puis le but victorieux de Xherdan Shaqiri, les deux joueurs forment avec leurs mains le symbole de l’aigle bicéphale. Beaucoup y voient une déclaration politique, la Serbie ne reconnaissant pas le Kosovo comme État souverain. La FIFA partage cette lecture et inflige à chacun des deux joueurs suisses, tous deux d’origine kosovare-albanaise, une amende de 10 000 francs. Le capitaine de l’équipe, Stephan Lichtsteiner, qui avait lui aussi reproduit le geste, écope de 5000 francs. Au-delà des sanctions, l’affaire ouvre un débat de fond sur l’identité, l’intégration et la liberté d’expression dans le sport.

Le plongeon de Klinsmann

Le célèbre plongeon de Jürgen Klinsmann, lors de ses débuts en Premier League le 20 août 1994, reste un exemple parfait d’autodérision. Ce jour-là, sous les couleurs de Tottenham Hotspur face à Sheffield Wednesday, l’attaquant marque dès son premier match. Pour célébrer, il se jette à plat ventre sur la pelouse, bras tendus, mimant ainsi avec humour les accusations de simulation dont il était la cible. Rapidement, le geste devient culte en Angleterre, donnant même naissance à l’expression «Doing a Klinsmann».

Batman et Robin

Pour certains, les footballeuses et footballeurs incarnent de véritables superhéros. Une image que Pierre-Emerick Aubameyang et Marco Reus semblent avoir prise au pied de la lettre. Lors du derby de la Ruhr en 2015, opposant le Borussia Dortmund au FC Schalke 04, Aubameyang inscrit un but et célèbre en enfilant un masque de Batman et une cape, tandis que son coéquipier Reus se joint à lui déguisé en Robin. Sans surprise, cette mise en scène spectaculaire a largement fait parler d’elle.

Théâtre, théâtre

Transformer un terrain de football en scène de spectacle? C’est exactement ce qu’a accompli le club islandais UMF Stjarnan en 2010, se forgeant une renommée mondiale. À chaque but, ses joueurs se livraient à des chorégraphies savamment orchestrées: une partie de pêche improvisée, un accouchement parodié, voire une imitation de Rambo. Ces célébrations, devenues virales, ont offert une démonstration éclatante: les Nordiques ne sont pas toujours aussi froids et stoïques qu’on le croit. 😉

Karma: quand le poteau riposte

Lors du dernier match de groupe de la Belgique à la Coupe du monde 2018, les Diables Rouges affrontent l’Angleterre. Déjà qualifiées pour les huitièmes de finale, les deux équipes se disputent la première place du groupe. Après le but victorieux d’Adnan Januzaj, Michy Batshuayi s’empare du ballon et l’envoie une nouvelle fois vers le but. Mais au lieu de s’y loger, le ballon heurte violemment le poteau… avant de rebondir en pleine tête de l’attaquant belge. La scène, immortalisée par les caméras, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Avec un solide sens de l’autodérision, Michy Batshuayi réagit: «Les célébrations de Fortnite sont tellement surcotées, je devais proposer quelque chose d’inédit.»

Tea Time

En demi-finale de la Coupe du monde féminine 2019, les États-Unis font face à l’Angleterre. Alex Morgan inscrit le but décisif (2-1), puis, d’un geste, mime le fait de boire une tasse de thé – un clin d’œil à la culture anglaise du thé. Comme le match se déroule la veille de la fête nationale américaine, beaucoup y voient aussi une subtile allusion à la «Boston Tea Party». Mais Morgan apporte une précision plus légère: son geste s’inspire de l’expression «That’s tea time», utilisée pour signifier qu’il est temps de partager les dernières nouvelles. Les réactions ne tardent pas à se diviser. Pour certains supporters, la célébration manque de fair-play. Pour d’autres, elle incarne l’assurance et l’humour d’une équipe qui assume son succès.

Salto mortale

Après son premier but officiel sous les couleurs de Hanovre 96, club de Bundesliga, Jannik Dehm exécute un salto arrière impeccable. Enfant, le défenseur pratiquait non seulement au football, mais aussi à la gymnastique au sol. Cette petite démonstration n’avait donc rien de surprenant. Les supporters comme les médias accueillent sa célébration avec enthousiasme.

Publicité clandestine

Le sport autour du ballon rond sert depuis longtemps de vitrine publicitaire, que ce soit sur les panneaux ou sur les maillots. Depuis des décennies, les stratèges du marketing ont compris l’importance de la publicité, sur le terrain comme en dehors. Anthony Modeste est toutefois allé un peu trop loin lors du match de Bundesliga opposant le FC Cologne à l’Arminia Bielefeld. Après avoir inscrit le but du 2-1 en faveur de Cologne, il s’empresse de récupérer, derrière les filets, un paquet de café de sa propre marque, qu’il y avait déposé à l’avance. Sous l’œil des caméras, il brandit le produit avant de le lancer vers les tribunes.

Le joueur justifie son geste comme un hommage aux fans, à défaut de pouvoir leur offrir son maillot. Mais l’entraîneur Steffen Baumgart critique sévèrement cette initiative, la qualifiant de «terrain glissant» sur lequel il vaut mieux éviter de s’aventurer. La Fédération allemande de football (DFB) ouvre une enquête, qui sera finalement classée sans suite après la promesse de Modeste de ne pas réitérer l’expérience.

Jubilations, agitation, bonne humeur?

Marquer un but, c’est toujours une bonne raison de faire la fête. Se précipiter vers le poteau de corner, bras en l’air, reste un classique. Ce dont on se souvient vraiment, c’est d’une célébration originale, provocante ou amusante – comme celles présentées dans ces dix exemples. Tu joues toi aussi dans un club et vous avez imaginé une chorégraphie unique? Alors, n’hésite pas à laisser un commentaire, et pourquoi pas un lien vers une vidéo! 😊

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