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eFootball en Suisse: référence ou lanterne rouge?

05.05.2025

Le football attire des dizaines de milliers de personnes devant leur téléviseur ou dans les stades. La Suisse ne fait pas exception. Certains clubs ont cependant franchi la barrière du monde virtuel et en décousent dans différentes compétitions esport. Qui sont ces équipes et quel est leur niveau par rapport à nos voisins?

Les jeux vidéo de football ont fait fureur dès l’apparition des premières consoles. Développée par les Canadiens d’EA Sports, la série FIFA a suscité un engouement considérable et a fait notamment exploser le nombre de footballeurs et footballeuses virtuel·le·s en ajoutant régulièrement des ligues et équipes nationales à son lineup, dont la Super League helvétique et la Nati. Certains clubs suisses sont donc bel et bien présents dans l’univers de l’esport, mais cette discipline a-t-elle réellement le vent en poupe dans notre pays?

Suisse– après l’euphorie initiale, le statu quo

L’Association suisse de football (ASF) soutient l’esport et aligne une équipe nationale de eFootball composée de quatre joueurs. Ces derniers participent régulièrement à des compétitions internationales, comme les «FIFAe Nations Series».

Parmi les clubs, le FC Saint-Gall a fait figure de pionnier en créant son propre team esport en décembre 2016. Cet engagement a toutefois été interrompu dès le printemps 2019. En Suisse romande, le FC Servette a montré la voie en s’inscrivant (sous l’appellation «Servette Geneva Esports») à des épreuves classiques de la FIFA, mais aussi à des jeux comme «Rocket League» ou «Hearthstone». Mais à l’instar des Saint-Gallois, les Genevois ont cessé toutes activités liées à l’esport en août 2020.

Le FC Bâle a quant à lui choisi un chemin différent. Le club rhénan participe depuis 2017 à plusieurs tournois de gaming et a même remporté quelques titres. En RomandieE, la référence en la matière est le Lausanne-Sport Esports. Mais, alors que les Bâlois se concentrent sur le football via la série «EA Sports FC», les Vaudois sont aussi présents dans «Super Smash Bros». «Ultimate» ou «League of Legends».

On peut encore citer les cas de Young Boys eSport ou de Zurich eSports qui sont gérés par les supporters, mais ne bénéficient pas du soutien officiel des clubs.

Allemagne – le pionnier

L’engagement dans l’esport est plus marqué en Allemagne. Outre-Rhin, le FC Schalke 04 est considéré comme un précurseur en la matière. De fait, depuis 2016, le club de Gelsenkirchen gère un département esport professionnel, actif dans des jeux tels que «FIFA», «EA SPORTS FC» et «League of Legends». Le VFL Wolfsburg, le Bayer04 Leverkusen, le Werder Brême, le VfB Stuttgart et le Bayern Munich, lui ont emboîté le pas. Dans la Bundesliga virtuelle initiée en 2012 par la Fédération allemande de football (DFB), les clubs de 1re et 2e divisions, soit 35 équipes au total, s’affrontent.

France – l’esport en vedette

En août 2022, la Fédération Française de Football (FFF) a conclu un accord exclusif avec Konami. Ce faisant, la société japonaise est devenue partenaire officiel de jeu vidéo de l’équipe de France et a pu assurer son intégration dans la gamme eFootball. Formée en avril 2018, l’équipe de France d’eFootball a remporté la première «FIFA eNations Cup» un an plus tard.

Du côté des clubs, on peut relever l’implication active du Paris Saint-Germain, de l’Olympique Lyonnais ou de l’AS Monaco dans le domaine de l’esport. À signaler enfin la création en mars dernier de l’Union française des clubs d’esport professionnels (UFCEP) afin de mettre en lumière et de développer le secteur de l’esport en France.

Italie – la fièvre virtuelle

À l’instar de la Suisse, la France et l’Allemagne, l’Italie dispose d’une d’une équipe nationale (Squadra Azzurra) d’eFootball. Plusieurs formations italiennes, comme l’AC Monza ou la Juventus comptent des équipes professionnelles d’esport; la Juve a d’ailleurs emporté l’eFootball.Pro League en 2021. Les clubs transalpins s’affrontent également dans le cadre de l’eSerie A, l’équivalent numérique de la Serie A.

Autriche – des ambitions et un échec

Si la fédération suisse n’a donc pas réussi à créer une ligue de football virtuelle, son pendant autrichien y est parvenu en 2017 avec le soutien de l’ESVÖ (eSport Verband Österreich). Ce championnat a compté jusqu’à 6000 joueur·euse·s, mais l’aventure s’est achevée après six ans. L’ESVÖ a justifié ce clap de fin par le changement de nom, le fait que l’éditeur Electronic Arts ait perdu sa licence FIFA, le professionnalisme accru des participant·e·s et les ressources engagées, toujours plus importantes.

Pour les clubs, la disparition de l’eBundesliga a été un coup dur. Et ce même si, les jours de match, le Red Bull Salzburg organise des tournois ou des entraînements avec le simulateur de football FIFA d’EA SPORTS dans une zone dédiée de son stade. De son côté, le Rapid Vienne fait encore partie des «FIFAe Club Series».

Prolongations?

Par rapport à ses voisins, la Suisse a pris un certain retard en matière d’eFootball. Certes, quelques clubs s’engagent sur la scène de l’esport, mais la plupart sont plutôt frileux et préfèrent laisser la priorité aux diverses communautés. Ailleurs en Europe, la situation est différente. Grâce aux championnats virtuels, les gamers peuvent par exemple s’immerger dans l’ambiance enfiévrée d’un derby de La Ruhr. Contrairement à la Suisse, l’Autriche a osé franchir le pas d’une eligue, mais, comme mentionné ci-dessus, elle a dû abandonner son projet après quelques années. C’est peut-être aussi pour cette raison que les clubs helvétiques sont prudents en termes d’investissement. Seul l’avenir nous dira quelle direction prendra l’eFootball dans notre pays. Et toi, as-tu déjà participé à un tournoi virtuel?

Source image de couverture: AdobeStock 417366327

Patrick Lang

Content Marketing Manager

Dès mon plus jeune âge, j'ai reçu mon premier ordinateur. Peu de temps après, j'ai été en contact avec les premiers composants de PC et je les ai installés pour améliorer les performances. J'ai été aidé en cela par ma passion pour le jeu et la technique, qui est restée intacte jusqu'à aujourd'hui. Je m'informe régulièrement sur les dernières tendances dans le monde de l'informatique, que ce soit pour les affaires, le bureau à domicile ou le multimédia. Les derniers appareils mobiles et tous leurs gadgets en font également partie.

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