
Encore cinq minutes: la touche «snooze» nuit-elle à notre santé?
Pour beaucoup d’entre nous, la touche «snooze» partie de la routine matinale au même titre que le café. Mais cette habitude a-t-elle vraiment des effets néfastes sur notre santé ou est-elle juste culpabilisante? Le sujet fait étonnamment débat au sein de la communauté scientifique.
Cette scène t’est sans doute familière… Alors que tu dors profondément, le réveil sonne: dans un demi-sommeil, tu appuies maladroitement sur la touche «snooze». Tu retombes dans un sommeil supposé profond, avant que cinq minutes plus tard, la même sonnerie te réveille à nouveau sans ménagement.
Ainsi commence la journée pour beaucoup d’entre nous. Selon une vaste étude de Harvard portant sur plus de 21 000 utilisateur·rice·s de l’application «Sleep Cycle», la touche «snooze» est utilisée dans près de 56% des nuits, en moyenne onze minutes chaque matin.
Généralement, une fois ne suffit pas. Beaucoup actionnent la touche à plusieurs reprises. Les femmes ont tendance à snoozer plus que les hommes: 2,5 fois contre 2,3 fois. Autre donnée intéressante: plus on se couche tard, plus on est enclin à repousser l’heure du réveil. Logique me diras-tu: plus les nuits sont courtes, plus chaque minute de sommeil gagnée est précieuse. On constate toutefois que les personnes qui dorment peu – cinq heures maximum – sont moins adeptes du snooze.
Le «snooze» est donc une pratique aussi populaire que controversée. De nombreux spécialistes du sommeil la déconseillent formellement.
La touche «snooze» est-elle notre ennemie?
Dans les heures qui précèdent le réveil, nous sommes souvent en plein sommeil paradoxal. Notre cerveau fonctionne alors à plein régime, nous rêvons beaucoup et consolidons nos souvenirs. La sonnerie du réveil nous extirpe brutalement de cette phase cruciale. L’activation de la touche «snooze» nous fait généralement retomber dans un sommeil léger.
Avancer le réveil pour gagner quelques minutes supplémentaires réduit finalement notre temps de sommeil vraiment réparateur. Or il est scientifiquement prouvé que le manque de sommeil nuit à notre capacité de concentration, à notre mémoire, et de manière générale à notre bien-être.
Les spécialistes recommandent par conséquent de régler le réveil le plus tard possible et de se lever dès la première sonnerie. L’argument est pertinent: on dort ainsi sans interruption le plus longtemps possible. Mais soyons honnêtes: il est difficile de résister à l’appel du «snooze» quand on somnole encore et qu’on est bien au chaud sous la couette. Si cette situation te parle, la suite devrait t’intéresser!
Le «snooze» n’est-il pas si mauvais?
La réponse n’est pas si évidente qu’il y paraît. Selon une étude réalisée en 2023, il n’existe aucune différence en termes de capacités cognitives, d’humeur ou de somnolence entre les adeptes du «snooze» et les personnes qui se lèvent dès la première sonnerie du réveil. Les premiers ont même obtenu de meilleurs résultats aux exercices de calcul et de mémoire. L’étude était toutefois restreinte et portait sur un échantillon de personnes utilisant déjà régulièrement la touche «snooze». Le fait de déroger à leur routine pour les besoins de l’expérience a pu avoir une incidence sur les résultats.
Une autre étude portant sur 450 participant·e·s a abouti des conclusions similaires: les adeptes du «snooze» n’ont pas dormi moins longtemps et n’ont pas ressenti plus de fatigue. Leur sommeil a toutefois été plus léger dans l’heure qui précède le réveil et leur fréquence cardiaque au repos plus élevée pendant la nuit.
Ces deux études révèlent en outre que les personnes ayant un chronotype tardif (autrement dit les couche-tard) utilisent volontiers la touche «snooze». Or, comme l’explique le médecin du sommeil Justin Fiala, cette pratique serait précisément bénéfique pour les «oiseaux de nuit»: les personnes biologiquement enclines à une activité tardive vont à l’encontre de leur horloge interne lorsqu’elles sont contraintes de se réveiller à une heure très matinale. Les courtes phases de sommeil léger qui suivent l’activation de la touche «snooze» pourraient ainsi faciliter la transition du sommeil profond à l’éveil. Cette hypothèse doit toutefois encore être étayée par d’autres études.
De l’avis des scientifiques, les effets du «snooze» varient fortement d’une personne à l’autre. Si ces quelques minutes de sommeil grappillées n’ont pas d’impact sur ta forme, nul besoin de changer ta routine. Si en revanche tu es dans le brouillard et ressens une fatigue plus intense, mieux vaut te lever dès la première sonnerie du réveil.
Se réveiller sans «snoozer»
Si tu constates que la touche «snooze» te fait plus de mal que de bien, quelques méthodes peuvent t’aider à t’affranchir de ce réflexe. La plus efficace est aussi la plus évidente: dors suffisamment. Le lever est moins difficile après une bonne nuit de sommeil. Les spécialistes du sommeil recommandent de dormir sept à neuf heures par nuit.
La lumière peut également faciliter le lever. Allume ta lampe de chevet dès que le réveil sonne. Un simulateur d’aube, dont l’intensité progressive reproduit celle du lever du soleil, peut également être utile.
Autre astuce: réduire la marge de manœuvre matinale. Si tu règles ton réveil un peu plus tard, plus de négociation possible: tu «dois» impérativement te lever dès la première sonnerie pour éviter le stress.
Vient ensuite la recette éprouvée qui consiste à placer le réveil ou le smartphone à distance du lit. Tu n’as alors pas d’autre choix que de te lever pour l’éteindre. Mais quiconque maîtrise l’art de se recoucher le sait bien: ça ne marche pas à tous les coups. Quelque part entre l’oreiller et la couette, la tentation n’est jamais très loin.
Source image de couverture: Adobe Stock | 1140605433
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J'aime me plonger dans d'autres mondes, que ce soit à travers des histoires passionnantes, en voyageant dans des pays et des cultures lointains ou dans mon propre petit jardin - je suis toujours en quête de découvertes. Et quand il est temps de se détendre, vous me trouverez sur mon tapis de yoga ou avec un bon livre à la main.
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