
De l’énergie pour le match: les assiettes des footballeur·euse·s professionnel·le·s
Que mangent les pros les jours de match? Une alimentation saine peut-elle améliorer les performances ? Et quelles sont ses limites? Christoph Schär, chef cuisinier au centre de sport d’élite OYM, révèle ce qui est essentiel. Il explique aussi comment cela peut inspirer les sportives et sportifs amateurs.
Si l’alimentation n’a pendant longtemps joué qu’un rôle secondaire dans le football professionnel, ces dernières années, elle a pris une importance considérable et constitue désormais un facteur de réussite majeur. Lorsque Jürgen Klopp a fait venir la nutritionniste Mona Nemmer au FC Liverpool en 2016, il a comparé sa venue à l’un des transferts les plus précieux de tous les temps.
Les clubs de football suisses s’efforcent également de veiller à l’alimentation de leurs équipes: le FC Bâle a engagé un coach en nutrition qui adapte les repas des professionnels à leurs besoins individuels, et les Young Boys de Berne misent eux aussi sur l’expertise d’une diététicienne.
Mais à quoi ressemble une alimentation optimale dans le monde du football professionnel? Quels sont les défis spécifiques? Les sportifs amateurs peuvent-ils aussi profiter de ces concepts? Christoph Schär, chef au centre d’entraînement ultramoderne OYM à Cham, répond à ces questions.
Un chef cuisinier au cœur du sport d’élite
Christoph Schär et son équipe de nutritionnistes et de cuisiniers diététiques ont mis au point le concept d’alimentation de l’OYM en partant de zéro. Avant cela, le chef avait travaillé pendant plus de 15 ans dans des hôpitaux et des maisons de retraite. Cette expérience lui est encore utile aujourd’hui, comme il le raconte en souriant: «Un sportif de haut niveau et une grand-mère en maison de retraite sont confrontés à des situations étonnamment similaires. L’un peut avoir des problèmes articulaires à cause de l’effort intense, l’autre à cause de l’âge. Tous les deux doivent manger plus qu’ils n’aimeraient en réalité, mais pour des raisons différentes». Par conséquent, sa mission reste la même: servir un repas adapté à chaque personne, grâce à ses connaissances et à sa créativité.
Le parcours de Christoph Schär à l’OYM a commencé un peu par hasard. Alors qu’il était nominé en 2017 comme maître d’apprentissage de l’année, il a rencontré un proche de Hans-Peter Strebel, président du club de hockey sur glace EV ZUG. Ce dernier avait en tête de combiner l’entraînement sportif et la science dans une infrastructure ultramoderne. Il a fondé OYM (On Your Marks), un centre sportif unique en son genre en Suisse.
OYM: où l’art culinaire rencontre la science
À l’OYM, l’alimentation est un facteur fondamental pour le développement des performances. Elle doit être saine et scientifiquement fondée. Pour ce faire, la gastronomie travaille main dans la main avec la diététique. Cela permet de proposer une cuisine de haut niveau adaptée aux sportives et sportifs. En outre, les athlètes sont accompagnés d’un point de vue diététique afin de garantir la mise en pratique de la théorie.
La transmission des connaissances aux athlètes est très importante, comme l’explique Christoph Schär: «Il ne s’agit pas d’imposer simplement un concept alimentaire à quelqu’un, mais d’établir des connaissances et de la confiance. S’il y a un problème, la personne se demande alors automatiquement: est-ce que cela a un rapport avec l’alimentation?»
L’alimentation dans le sport de haut niveau: pas de recette unique pour le succès
Qu’apporte exactement une alimentation consciente dans le sport professionnel? Notre expert reste réaliste: «On est tous différents. Pour certains athlètes, l’alimentation est centrale, pour d’autres, les effets semblent mineurs.»
À titre d’exemple, Christoph Schär raconte une formation avec une équipe U18. On y a remarqué que certains dormaient mal ou avaient peu d’énergie parce qu’ils ne prenaient pas de déjeuner ou que celui-ci n’était pas adapté. Dans de tels cas, il suffit de quelques astuces simples pour obtenir des résultats visibles, que ce soit à l’entraînement, lors de la récupération, ou encore au quotidien.
Parallèlement, il y a toujours des exceptions: un sportif professionnel, aujourd’hui âgé de près de 40 ans, qui n’a jamais vraiment fait attention à son alimentation et qui a pourtant réussi sa carrière. De telles histoires montrent que l’alimentation est un élément essentiel, mais pas le seul. De plus, son effet est très individuel.
En regardant le marché de l’emploi, on constate que l’alimentation a également gagné en importance dans le football suisse ces dernières années. On recherche de plus en plus souvent des spécialistes ayant des connaissances supplémentaires en diététique ou de l’expérience dans le domaine de l’alimentation sportive. Néanmoins, beaucoup de choses dépendent de la philosophie d’un club et de ses ressources. «Un menu sain une fois par semaine ne sert à rien. Si l’on est sérieux, on commence, par exemple, par adapter l’alimentation les jours de match. ll faut procéder par petites étapes concrètes», explique Christoph Schär.
Les repas des footballeur·euse·s professionnel·le·s les jours de match
Pour le chef cuisinier de l’OYM, l’alimentation dans le football professionnel est un sujet très actuel. En effet, l’équipe nationale suédoise sera accueillie au centre sportif à l’occasion de l’EURO de football féminin en Suisse.
Les jours de match, l’accent sera mis sur une alimentation légère et à haute teneur énergétique. L’objectif est de fournir de l’énergie au corps sans le surcharger. En règle générale, il y a trois repas: déjeuner, dîner et souper. Pendant les périodes très intenses en matière de compétition, comme l’EURO, un quatrième repas est ajouté plus tard dans la soirée. Les glucides fournissent alors l’énergie nécessaire, complétée par des protéines maigres. En revanche, les repas riches en graisses peuvent poser problème le jour du match: ils sont trop lourds et provoquent souvent des malaises et des nausées. De plus, il faut éviter de consommer trop de crudités et d’aliments qui provoquent des ballonnements, mais là encore, chaque personne réagit différemment.
Christoph Schär ne jure en outre que par le birchermüesli, car il contient tout ce dont notre corps a besoin: du fromage blanc pour de bonnes protéines, des flocons d’avoine pour des glucides sains, des baies riches en vitamines et des noix pour les bonnes graisses. Les personnes qui ne supportent pas bien les crudités peuvent opter pour le porridge.
Le dernier repas avant le match a lieu en général deux heures et demie à trois heures avant le coup d’envoi. Fait surprenant pour de nombreuses personnes: les gâteaux, dans une variante saine, font souvent partie du menu. Les pâtes, le porridge ou les pâtisseries saines sont aussi très appréciés. À noter que manger trop tôt ou trop tard peut nuire aux performances, de même que les repas trop copieux ou trop légers avant un match. Et surtout: il faut toujours boire suffisamment d’eau. Cela peut relever du défi, en particulier pour les joueur·euse·s de football, qui peuvent parfois jouer 45 minutes sans pause.
L’alimentation après le coup de sifflet final
Après le match, les priorités changent: il s’agit maintenant de récupérer. Là aussi, l’accent est mis sur les glucides et les protéines. Les bonnes sources de protéines sont le fromage blanc, la viande, le cottage cheese, les œufs, mais aussi les légumineuses.
Les repas dépendent aussi du moment du match. S’il se déroule le soir et que l’on va ensuite rapidement se coucher, il faut opter pour des glucides et des protéines faciles à digérer qui favorisent le sommeil sans le perturber. De nombreux athlètes n’ont guère d’appétit juste après un match. Dans ce cas, un shake peut être une bonne solution. En effet, boire est souvent plus facile que manger.
Les suppléments tels que les shakes et les boissons protéinées jouent donc aussi un rôle dans l’alimentation des sportives et sportifs de haut niveau. La base devrait toutefois toujours être une alimentation saine. Christoph Schär explique: «Dans le meilleur des cas, l’alimentation peut couvrir tous les besoins, mais il y a des situations où les suppléments sont utiles. Par exemple, en cas de forte chaleur et de transpiration abondante, lorsque les électrolytes sont perdus. Une boisson sportive hypotonique peut alors aider. Si la quantité de protéines nécessaire n’est pas consommée, une boisson protéinée peut aider à couvrir les besoins. Tout cela reste très individuel.»
De l’inspiration pour le sport amateur
Dans le sport amateur aussi, il vaut la peine de faire attention à son alimentation. Christoph Schär conseille de se pencher sur le sujet et de ne pas exagérer: «Si l’on essaie de tout changer du jour au lendemain, on retombe la plupart du temps rapidement dans les vieux travers. Il vaut mieux procéder petit à petit. Par exemple, faire davantage attention à son alimentation avant une compétition, boire plus ou renoncer à l’alcool en général.»
En procédant ainsi, on constate en général des effets positifs rapides et c’est précisément ce qui motive à persévérer. Il est surtout important de ne jamais s’arrêter. Après tout, il s’agit aussi de notre santé, comme le souligne le chef: «L’alimentation n’est pas seulement cruciale dans le sport, elle nous permet aussi d’être en bonne santé à long terme».
Source image de couverture: Adobe Stock | 174178479
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