La Suisse face aux premiers flocons: l’éternel défi

Les transports publics à l’arrêt

Les premières chutes de neige sèment généralement la pagaille dans les transports publics: les trains sont à l’arrêt, les trams se retrouvent bloqués, et, dans certaines villes, plus rien ne fonctionne pendant plusieurs heures. Sur les écrans, les messages «Train supprimé» ou «Retard» se multiplient. Les pendulaires ne le savent que trop bien: un rapide coup d’œil sur le téléphone le matin suffit pour savoir si on arrivera à temps au bureau et si on rentrera à l’heure le soir, ou s’il vaut mieux rester en télétravail. Le paradoxe dans l’histoire: dès les premières chutes de neige, notre pays pourtant si fier de sa ponctualité légendaire perd le contrôle sur ses horaires millimétrés.  

L’art de jongler avec le chaos hivernal

Dans de telles situations, le maître mot reste l’improvisation – et nous, les Suisses, sommes étonnamment débrouillards dans ce domaine! Nous optons rapidement pour le vélo, nous nous déplaçons à pied ou, lorsque le manteau blanc est particulièrement épais, nous n’hésitons pas à ressortir nos vieux skis de fond. Et cela laisse parfois place à une sorte de festival de sports d’hiver complètement improvisé en pleine ville – le trophée en moins, mais les chaussettes mouillées en plus! Hé oui, c’est le prix à payer pour arriver à l’heure à notre rendez-vous. Car en fin de compte, c’est peut-être précisément ce pragmatisme qui nous sauvera: un brin d’humour, un peu de patience et un plan B, au cas où. 

Bien que les premiers flocons provoquent chaque année le chaos, on peut aussi y faire face en adoptant une attitude positive. Si tu préfères du concret à la dérision, n’hésite pas à consulter notre article «Paré·e pour la neige: 5 conseils pour affronter le froid glacial»; tu y trouveras des idées pour te préparer de manière optimale. 

La valse des voitures

Dans la rue aussi, on assiste chaque année au même spectacle. Les premières chutes de neige sonnent le rassemblement des conducteur·rice·s involontaires de voitures-traîneaux. La neige transforme le réseau routier suisse en une immense patinoire; et pas une patinoire tranquille et féérique de marché de Noël! Sur les routes enneigées et verglacées, les voitures klaxonnent sans arrêt, les pneus patinent et, surtout, les nerfs sont mis à rude épreuve. Des SUV d’une valeur colossale qui grimpent les routes de montagne au pas, qui n’arrivent même plus à avancer ou qui exécutent bien malgré eux des figures que même les meilleur·e·s patineur·euse·s artistiques rêveraient de pouvoir effectuer: bienvenue en Suisse! Et les pneus hiver dans tout ça? En théorie, ils devraient déjà être montés. Dans la pratique, c’est une autre histoire: ils sont toujours soigneusement entreposés à la cave, tandis que les automobilistes, pris de court, appellent leur garagiste pour obtenir un rendez-vous. À cette période, inutile de préciser que les garages sont débordés et se transforment en centres de crise temporaires. 

Une fois les conditions hivernales apprivoisées (l’affaire de quelques jours) la pagaille semble n’être plus qu’un lointain souvenir. C’est comme si la Suisse devait d’abord être envoyée en camp d’entraînement avant que la vie ne puisse reprendre son cours normal. 

Mieux que les chaînes: l’humour

Entre la Suisse et la neige, c’est une relation amour-haine. Bien que nous nous plaisions à dire qu’elle fait partie de notre identité (ski, snowboard, paysages hivernaux, soirées fondue en montagne), dès que les flocons recouvrent les rails ou les routes, les choses changent radicalement. Après quelques jours difficiles, la situation se stabilise enfin: les transports publics sont à nouveau ponctuels, les automobilistes se souviennent comment conduire sur la neige, et la mécanique bien huilée du pays redevient fidèle à sa réputation.  

On peut choisir de s’énerver contre cette pagaille annuelle ou de prendre tout cela avec humour... Car finalement, avec un peu de retard et une bonne dose de patience, la Suisse finit toujours par se remettre en marche. Et puis, honnêtement, un hiver sans les gros titres du genre «La neige paralyse la moitié de la Suisse», ne serait pas un hiver digne de ce nom... ❄️🥶 

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