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Une petite balade autour du lac – chronique d’une randonneuse réfractaire

02.09.2025

En Suisse, la randonnée est presque une institution: sport national pour les uns, quasi-devoir civique pour les autres. Mais que faire lorsqu’on a simplement envie de prendre l’air, sans gravir des sommets ni aligner des kilomètres? Cet article est pour toi si, sur Komoot, tu cherches désespérément l’option «circuit d’un kilomètre maximum, zéro dénivelé, banc garanti pour le pique-nique». Bienvenue au club des promeneurs et promeneuses tranquilles. Ici, pas de marches interminables ni de croix au sommet, mais des thermos et des excuses si bien ficelées qu’elles paraissent crédibles.

La version light de la rando: une balade… et une glace

Soyons clairs: j’aime être dehors. Vraiment. J’adore la nature, l’air frais, la vue sur une cascade ou un coin tranquille pour allumer un feu. J’aime quand la nature est verte et apaisante. Mais… inutile de me proposer quatre heures de marche en altitude ni des crêtes vertigineuses dignes d’un documentaire sur l’alpinisme. Un petit tour de lac, un sentier plat à travers la forêt ou, à la rigueur, une montée en télécabine jusqu’à la station intermédiaire me suffisent amplement.
Et si l’escapade s’achève par une glace ou un apéro en terrasse de montagne, alors là, je signe sans hésiter.

Comment échapper à la randonnée avant même qu’elle ne commence

Les proches – famille ou amis – s’emploient souvent à convaincre les réfractaires de les suivre, les entraînant parfois dans des heures de marche interminables. Mieux vaut donc prévoir une stratégie, sous peine de se retrouver embarqué·e malgré soi pour une sortie de cinq heures. 😉
Voici quelques méthodes éprouvées:


1. L’oracle météo
L’application annonce 22 degrés et du soleil? Réplique aussitôt: «On dirait qu’un orage se prépare. Le radar montre un nuage vers 15:30, ça pourrait devenir risqué.» Et si besoin, ajoute: «Avec la pluie de la semaine dernière, le terrain doit être glissant. Peut-être qu’un arrêt au restaurant serait plus sage.»

2. Le choix stratégique des chaussures
Mets des chaussures de randonnée… mais pas les bonnes. Plusieurs parades possibles:

Trop neuves: «J’avais complètement oublié qu’elles étaient neuves… il faut d’abord les assouplir. Je ne peux donc pas marcher trop loin aujourd’hui.»

Trop usées: «Oh! La semelle se décolle déjà. Je pensais qu’elles tiendraient encore un peu. Dommage, ce sera juste une petite balade.»

Trop serrées: «Mes pieds ont dû grandir… ou alors ils sont un peu gonflés.» Et si tu veux noyer le poisson, accuse les hormones, la ménopause… ou les deux.

3. La carte des enfants
Si tu en as, c’est l’excuse imparable: «Inutile d’aller trop loin. Les petits doivent garder le goût de marcher.»

4. La panique au pollen
Éternue bruyamment plusieurs fois, frotte-toi les yeux et, d’une voix enrouée, glisse: «J’ai l’impression que le pollen est particulièrement agressif aujourd’hui. Je ne peux faire qu’un petit tour.»

Trop serrées: «Mes pieds ont dû grandir… ou alors ils sont un peu gonflés.» Et si tu veux noyer le poisson, accuse les hormones, la ménopause… ou les deux.

5. La blessure fantôme
«J’ai mal dormi cette nuit, j’ai la nuque raide et mon genou me fait mal. Si j’en fais trop aujourd’hui, je serai cloué·e au lit demain.» Un mal de dos fait aussi très bien l’affaire: invisible, mais toujours accueilli avec compassion.

6. La fatigue mentale
«Aujourd’hui, je ne me sens pas mentalement prêt·e pour une longue randonnée ni pour un fort dénivelé. Je sens que mon énergie tourne au ralenti.» Ça sonne presque comme de la pleine conscience, mais en réalité ça veut dire: «Je n’ai tout simplement pas envie…»

 

Ce qui compte vraiment: la récompense

Que tu aies gravi 500 mètres de dénivelé ou simplement flâné dix minutes autour d’un petit lac de tourbière, le charme d’une randonnée réside bien souvent dans ce qui vient après: la récompense.
Un en-cas raffiné, un café nappé de Baileys et de crème face au panorama, ou encore une glace savoureusement méritée. Les vrais randonneurs et randonneuses le savent: ce n’est pas seulement le chemin qui importe. Le véritable objectif, c’est d’atteindre le but et de l’apprécier dans les meilleures conditions. Idéalement autour d’un plateau de fromages, d’une soupe généreuse, d’une raclette fondante et d’un verre à partager…

 

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Un brin de marche, une longue pause au chalet de montagne… (Image: Kathrin Buholzer | Brack.Alltron)

 

En tant que randonneuse du dimanche, laisse-moi te résumer ça en deux mots:


Il n’est pas nécessaire de s’élancer sur chaque arête ni de viser les plus hauts sommets. Peut-être es-tu, comme moi, adepte des «randos avec style».
Tu viens chercher l’air pur, le silence et la vue (depuis la terrasse d’un restaurant). Tu es cet oiseau des sentiers qui picore ici et là sans chercher les grands exploits. Et c’est très bien ainsi.
Il suffit de marcher à son rythme… et de savoir rebrousser chemin au bon moment.
C’est aussi cela, faire de la randonnée.

(Source image de couverture: Kathrin Buholzer I Brack.Alltron)

Kathrin Buholzer

rédactrice, blogueuse, responsable des sujets familiaux

blogueuse parentale | maman de deux adolescentes | fan de festivals en plein air | bernoise | rollerskatrice | aime tester les hôtels bien-être, les appareils ménagers et les produits cosmétiques

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