
Compter les moutons – origine et efficacité
Il est tard, et une fois de plus, tu n’arrives pas à dormir. Tu regardes l’heure: deux heures et demie! Tout à coup, ton pouls s’accélère, car tu dois te lever dans cinq heures... et tu n’as pas fermé l’œil. Ton corps se crispe, ton esprit s’agite. Quelles étaient déjà ces techniques de sommeil entendues et lues maintes fois? La respiration consciente, la relaxation musculaire... Et quoi d’autre? Ah oui,... compter les moutons! Mais est-ce vraiment utile?
En 2022, selon une enquête sur la santé menée par l’Office fédéral de la statistique (OFS), environ un tiers des Suisses souffrait de troubles du sommeil, les femmes étant 8% plus touchées que les hommes. Les réveils nocturnes fréquents et le sommeil agité figuraient parmi les manifestations les plus courantes. Les problèmes d’endormissement arrivaient quant à eux en troisième position: 11% des personnes interrogées en faisaient souvent l’expérience, 28% parfois, et 44% rarement, soit un total de 83%.
Les troubles du sommeil ne sont pas des cas isolés, mais bien une maladie largement répandue. Et malheureusement ce phénomène ne cesse de s’aggraver. Selon l’enquête, la proportion d’individus concernés a augmenté de 5% entre 1997 et 2022. Ce type d’affection semble avoir toujours existé, ce qui explique pourquoi l’idée de compter les moutons remonte à des siècles.
D’où vient cette pratique de compter les moutons?
Comme pour de nombreuses expressions et coutumes, l’origine est plutôt floue. On suppose que cette pratique bien connue trouve son origine chez les bergers du Moyen-Âge: solitaires, ils comptaient leurs moutons le soir afin de s’assurer qu’aucun ne manquait et ainsi pouvoir s’endormir paisiblement. Quoi qu’il en soit, des conseils de ce type sont régulièrement répétés et transmis de génération en génération, à la manière d’un conte populaire. Cependant, rien ne prouve cette théorie, et l’on ignore depuis combien de temps exactement cette coutume existe. La littérature et l’histoire suggèrent que les moutons étaient déjà associés au sommeil au XIIe siècle. Avec le temps, un concept est né: l’idée que compter les moutons pourrait aider à s’endormir apparaît pour la première fois dans la littérature du début du XIXe siècle. Il est donc également possible que ce conseil provienne des ouvrages de l’époque.
Compter les moutons pour mieux dormir?
Cette croyance persiste, mais n’est toujours pas étayée. Une seule étude scientifique jugée fiable existe. Elle fut menée par Oxford en 2022 et a examiné au sein de plusieurs groupes le lien direct entre le fait de compter les moutons et le temps d’endormissement. Résultat? Le groupe qui s’adonnait à cette pratique a mis plus de temps à s’endormir que d’habitude, tandis que celui qui visualisait des scènes relaxantes s’est endormi en moyenne 20 minutes plus tôt.
Il semble donc que cette méthode ancestrale n’aide pas à trouver le sommeil plus rapidement, bien au contraire! En revanche, les visualisations se révèlent plus efficaces. Ainsi au lieu de compter les moutons, tu devrais plutôt les imaginer tranquillement en train de paître dans un pré.
Conclusion: tourne-toi vers d’autres approches
Compter les moutons évoque l’enfance, mais cette pratique est malheureusement très controversée sur le plan scientifique, les distractions monotones pouvant en réalité maintenir l’esprit éveillé au lieu de l’apaiser. Les techniques qui ont fait leurs preuves pour favoriser la relaxation, telles que les visualisations de scènes agréables, les exercices de respiration ou la relaxation musculaire progressive se révèlent plus efficaces. Les remèdes à base de plantes comme les sprays à la lavande ou une tisane à la camomille peuvent également faciliter ton sommeil. Tu trouveras d’autres conseils dans notre guide sur les problèmes d’endormissement.
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Content Marketing Manager
Lorsque je ne suis pas occupée à laisser libre cours à ma créativité littéraire, il est fort probable que je sois totalement absorbée par une série Netflix («Un dernier épisode!») ou alors engagée dans des discussions animées sur des sujets très variés. J’aime encore me plonger dans un bon livre ou me lancer dans un nouveau hobby. Ma curiosité intellectuelle est infinie, et j’ai ici la chance de pouvoir la satisfaire pleinement et de la partager.
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